Testa était parti un peu avant, suivi de Melinyx.
Devant eux, un Fours, une belle bête qui rivalisait avec Testa au niveau de la taille.
L'Embrylex paraissait troublé, mais notre Mégapagos n'y prêta pas attention: Faisant confiance aux talents de tueur de son nouvel ami, il attrape les mains levées, prêtes à trancher le petit helmien sur le dos solide de la tortue.

Pourquoi cette cible, et pas l'imposant garde ? Très certainement la machette...Ou alors l'aura instable, le niveau de menace plus élevé, de Melinyx. Celui sur qui tous les yeux se posent n'est donc pas Testa, mais le combattant sur ses épaules.
C'est un problème, mais heureusement, le garde réussit à reprendre son rôle d'agresseur, remettant les choses à leurs places: Le Fours rugit sur l'helmien à la machette, ne prêtant pas attention, pendant une seconde, au fait que ses mains étaient bloquées.

Puis, Testa usa de toutes ses forces pour le faire avancer, et le déséquilibrer. Melinyx avait l'air bizarre, voir ne pas bouger ni réagir, mais le " La ferme " en réponse au rugissement du monstre suivi du saut et du coup rapide, précis et fatal de l'arme blanche fut une preuve du contraire.
Par contre, bien que le corps du corrompu tomba lourdement, il ne fut pas seul, car l'Embrylex toucha le sol aussi, se reprenant au même instant, avant de reprendre difficilement sa lame pour pouvoir recommencer à tuer.

Testa était paralysé.
Il avait déjà tué des corrompus, mais celui-là était spécial. L'aura de mort qui se propageait dans la mêlée écrasait son courage.
Melinyx fixa le cadavre, puis croisa le regard perdu de Testa. Dans les yeux du plus petit, l'envie de continuer, voir la nécessité. Dans les autres, la peur.
Mais encore une fois, le Mégapagos ne put achever ses réflexions troublées: Son allié partait, en quête d'autres victimes.
Et lui, il se devait de le soutenir et de le protéger. Alors il se donna un coup sur la tête, pour faire s'échapper les idées noires, puis il fonça sans réfléchir à la suite.

Il reprit ses esprits plutôt vites au fil des mètres, et se rendit de compte en même temps, que son rôle de guerrier lui ordonnait d'aller en première ligne, mais que faisait donc alors Melinyx, quatre mètres plus loin?
Il devait le rattraper; Il utilisa Aqua Jet et saisit en vol l'helmien, le posant délicatement sur son dos, malgré la vitesse du mouvement. Il fut surprit, mais Testa lui fit remarquer:

-N'oublie pas: Je suis devant, je bloque, tu reste en arrière, tu bondis et tu achèves ? Compris?

N'écoutant pas la réponse, mais étant sur d'avoir compris le message, le gars de Larkos attrapa la nuque d'un brumeux qui fouillait dans les entrailles d'un défenseur allié. Testa n'eut pas le temps de vomir à la vue de la charpie de ce qu'il restait de l'intérieur d'un ami, et il étranglait maintenant le monstre, usant de son poids phénoménal pour le bloquer à terre.

A toi Melinyx.

Softness marchait tranquillement. Il se rapprochait de la falaise du vent. Mais il entendit des cris de rage et de guerre, ainsi que l'odeur âcre du sang...Il se mit donc à courir, pour voir quel mauvaise surprise préparait. Les bruits se faisaient plus forts. Il court, puis atteint l'endroit, et à sa grande surprise, une vague noire se jetait dans la bataille, avec les helmiens. Il resta troublé. Alors que le combat faisait rage, il secoua rapidement la tête car, ce n'était pas le moment de songer. Il fonça rapidement sur un, le déséquilibrant. Mais celui se releva rapidement, et Softness pivota en prenant appuie sur ses pattes arrières. Il s'élança rapidement, griffant le torse du monstre. Une fois au sol, il se receptionna, plaqué au sol, prêt à en découdre. Maintenant que le ténébreux était pas très loin de lui, il prit une inspiration, et accourut vers lui, poussant un grognement. Il sauta très haut, le regard embrasé. Il se propulsa vers le monstre, atterrissant sur sa tête. Là, il laboura avec vivacité, son visage. Mais son assaillant se cabra et Softness tomba au sol, faisait un gros bruit. Il se releva rapidement, le souffle court.

Les ennemis arrivaient déjà .... Certains monstres avaient réussi à arriver jusqu'à nous .... L'arrière .

Alors que les premiers artisans partaient dans la bataille . Je resta figer .... Je ne savais pas quoi faire .... C'est alors que . L'artisan qui m'avait armé me cria, toute en avançant vers l'ennemi .

" Gamin ! Si tu ne fais rien, tu mourras ! Dans notre monde . C'est tuer ou se faire tuer ! "

Malgré cela .... Je resta figer . Jusqu'à qu'un petit groupe de quatre monstres arrivèrent vers moi après avoir tuer tout ce qui était passer à leurs portées .... Je voyais dans leurs yeux la mort ....

Je sortis mon épée avec mes pouvoirs psy et la dressa devant eux, les larmes aux yeux ....

Je ne voulais pas mourir .... Pas comme ça . Mais .... Il faudrait un miracle pour que je m’en sortes ....

Mira n’entendit pas tout de suite les cris qui déchirèrent l’air tout autour d’elle. Elle ne comprit pas assez vite par quoi avaient été provoqués les sons des lames qu’on dégaine, ceux des griffes qui s’entrechoquent. Elle ne remarqua pas immédiatement que la foule s’était brusquement mise en mouvement, et qu’une nuée de silhouettes troubles commençait à se déployer insidieusement à travers elle, exactement comme l’aurait fait un poison. Son regard croisa celui d’un de ces autres. Un regard rougeâtre où se mêlaient fureur et folie.

"Oh."

Elle se figea, les yeux écarquillés par la peur.

« Ils sont là. Déjà. »

La Noctali se détourna brusquement, s’obligeant à oublier la clameur qui régnait sur le champ de bataille, déjà jonché de ses premiers cadavres. Elle se força à se rappeler le silence qui l’avait enveloppée des années durant, à faire comme s’il était là, à présent. Impossible de réfléchir avec tous ces cris.

« Silence. Silence. SILENCE ! »

Elle oublia le bruit. S’élança dans la foule. Se faufila entre les silhouettes de tous ces combattants qui, elles le savaient, seraient nombreux à mourir. Mourir pour tuer des malades, et -

« Ce. N’est. Pas. Le. Moment. »

La Survivaliste ne repensa plus à ses remords. Elle devait se cacher, se mettre à l’abris, le temps que… Que ça se finisse.
Au bout de quelques pas, elle remarqua qu’elle avait perdu de vue la prêtresse qui lui avait proposé son aide, mais elle continua de courir, accéléra, même, au mépris de sa fatigue, qui, de toute façon, serait bientôt effacée par l’adrénaline. Au fond d’elle-même, Mira espérait que la Zoroark allait bien. Même si elle doutait que ce soit le cas.

Lorsqu’elle commença à ralentir, à bout de souffle, elle était encore loin de la fin de la ligne de défense. Mais elle commença à remarquer les silhouettes violacées qui s’avançaient derrière les combattants, à l’opposé de là où ils étaient censés être. Elle fut frappée par leurs mouvements si brusques, leurs regards pleins de la folie de ceux qui ont été atteints, de ceux qui sont encore là, même s’ils ne contrôlent plus rien. Des. Obscurs.

Ils leur avaient tendu un piège.

Une terreur incontrôlable enfla au creux du ventre de Mira. Un frisson glacial dévala son dos, tirant sur sa fourrure, et elle s’immobilisa brutalement, fixant le désastre qui allait se produire, qui arrivait, non, qui était déjà là. Elle voulut hurler pour les prévenir, mais aucun son ne sortit de sa gorge.

Elle ne pouvait pas se cacher, maintenant, ni fuir, elle… Elle allait devoir…

Une forme floue la bouscula en l’envoyant rouler contre le sol. Une courte lame affûtée, abandonnée là par un guerrier probablement déjà mort, creusa une fine plaie dans son dos au moment où elle s’écroula, complètement déséquilibrée par le coup qui venait de lui être porté.

L’espace d’un instant, elle voulut rester là, contre la terre rougie de sang, à seulement… Attendre.

Elle voulait juste retrouver son frère, elle ne voulait pas tuer encore une fois, non, elle ne serait pas capable de supporter ça. Etait-ce trop demander de ne pas avoir à commettre un meurtre ? Sur un malade ?

La forme de ce qui ressemblait à un Obscur s’avança lentement vers elle.

" Si tu veux retrouver Niilo, il va falloir te battre, idiote. Allez.”

Elle n’avait pas le choix.

La Noctali se releva brusquement, ramassant la dague en la prenant entre ses crocs - les morsures augmentaient le risque de contamination, d’après ce qu’elle avait lu aux Archives - et, se ramassant sur elle-même, prête à bondir, elle leva la tête, persuadée de croiser le regard fou d’un Obscur, de cet adversaire qui était encore à quelques mètres d'elle.

Mais celui qu’elle vit, oui, ce regard là, c’était… C’était le reflet du sien.

Elle continuait de se démener tant qu'elle pouvait.
Les corrompus passant à proximité étaient certains de ramasser quelques coups ténébreux. Mais il était aussi évident que ses mouvements se faisaient plus lents, ses gestes moins fluides.

La fatigue commençait à la gagner, mais elle ne devait pas se demander combien de temps encore elle tiendrait.
Si elle le faisait, ce serait terminé.

Ses yeux, dont les iris ambrés rayonnaient encore d'une énergie pourpre, se stoppèrent soudain sur une silhouette non loin.
La noctali d'un peu plus tôt ?
Elle la suivit du regard, son attention soudain détournée de ce qu'elle faisait.
Grossière erreur, car cela lui valu une terrible charge de la part d'un Fours enragé qui la jeta au sol. Ses illusions se dissipèrent aussitôt, tout comme l'aura qui l'enveloppait. Heureusement pour elle, un autre helmien engaga la créature, libérant ainsi la prêtresse qui chercha à nouveau la cible de sa nouvel préoccupation.

Serrant les dents, elle se redressa au maximum et se digira vers un point en auteur, jusqu'à ce qu'elle la retrouve.

Plissant des yeux, elle l'observa.
Elle tentait de fuir ? N'était-elle donc pas combattante ?
Mais visiblement, elle réalisait elle aussi le piège dans lequel ils étaient.
Il fallut peu de temps à la prêtresse pour s'élancer dans sa direction, la sentant en mauvaise posture, blessée.
Mais ses pas se firent moins assurés en voyant l'adversaire. Un obscur... Ou plutôt, un rototaupe.
Ses longues griffes pointaient vers l'autre helmienne, l'ennemi prêt à bondir.
Elle eut un frisson lorsqu'elle le vit, marquant une pause dans son élan et serrant les dents...
Et puis elle le croisa... ce regard, dans les yeux de la noctali, cette hésitation que l'on combat... Comme si elle regardait dans un miroir.

Secouant la tête, elle poussa un cri en reprenant sa course, l'aura sombre venant à nouveau briller autour de son corps et à travers ses yeux, et elle se jeta à côté de cette inconnue en hurlant.

" ATTENTION ! "

A cet instant, un nuage de fumée et de braise apparu devant l'obscur, le détournant ainsi, alors que la prêtresse attrapa la survivaliste sous son bras et l'entraîna avec elle, plus loin.

Elle parvint à trouver un endroit où elles auraient un peu de répit, reposant la petite helmienne, à bout de souffle et regardant en direction du nuage.
Elle porta une main à sa tête. Elle en faisait vraiment beaucoup avec ses illusions aujourd'hui...

Mais ses yeux se posèrent très vite sur l'inconnue, lui adressant un sourire qui se voulait réconfortant à travers son regard luisant.

" N'aie pas peur, tout va bien, je te ferai pas de mal... "

Elle relava les yeux aux alentours, guettant les potentiels ennemis qui pourraient approcher.

" Et tu ne veux pas leur en faire, pas vrai ?... "

Il n'y avait dans sa voix aucune accusation, ni jugement... Mais plutôt... Une sorte de profonde compréhension. Puis elle posa un doigt sur sa bouche, comme si elle voulait préserver un secret, et baissa d'un ton.

" Si tu veux, j'ai un plan... "

Mira était paralysée par ses doutes.

Les longues griffes de l’Obscur étaient proches, à présent, et elles lui transperceraient bientôt la peau, si elle ne faisait rien. Mais sa dague restait immobile entre ses crocs. Elle… Elle ne voulait pas lui faire du mal comme à ce Furaiglon, elle savait bien qu’il y avait encore quelqu’un de caché derrière la folie de ce regard si rouge, et -

Un cri. Une mise en garde.

La Survivaliste se jeta sur le côté, roulant contre la terre poisseuse de sang. Dans son dos, elle sentit sa fourrure roussir sous la morsure brûlante des braises. Elle tourna la tête, mais un nuage de fumée sombre l’aveugla avant qu’elle puisse apercevoir quoi que que ce soit. Il n'y avait plus que le brouillard. Les brûlures.

Des illusions ?

La Noctali se plaqua lentement contre le sol, se faisant petite, toute petite pour éviter des flammes qu’elle ne pourrait voir, et se prépara à bondir au moindre mouvement suspect, griffes sorties.La fumée l’empêchait de voir quoi que ce soit, et lui brûlait tant la gorge qu’elle avait du mal à respirer. Mais impossible de bouger sans craindre de se faire attaquer.

"Respire. Ca va aller. Calme-toi."

Elle sentit qu’on la soulevait, se raidit. Commença à se débattre pour se libérer, feulant de rage. Foutus Obscurs.
Ce ne fut que quelques secondes plus tard, au moment où elle allait réussir à planter sa dague dans le flanc de ce qui l’avait piégée, qu’elle remarqua la tunique pâle, à présent si abîmée. La fourrure sombre. Le regard d’ambre.
On n’essayait pas de la blesser, mais... de la protéger ? Et cette Prêtresse, elle l’avait déjà rencontrée.

Mais… Pourquoi prendre le risque d’aider une inconnue ?
Mira n’en avait aucune idée.

Elle s’immobilisa pourtant, restant aux aguets. La Zoroark la laissa finalement regagner le sol, lorsqu’elles atteignirent un endroit plus calme, mais Mira se redressa trop vite, et, prise de vertiges, eut besoin de plusieurs tentatives pour arriver à se relever. Elle secoua la tête, exaspérée, s’obligeant à ignorer sa fatigue, qui revenait à la charge. Elle ne pouvait pas flancher. Pas maintenant.

La Noctali dévisagea longuement la Prêtresse, qui semblait aussi exténuée qu’elle. Elle eut tout d’abord un élan de compassion pour celle qui, même si elle avait du mal à l’admettre, venait de la sauver. Elle le réprima pourtant immédiatement, restant sur ses gardes. Cette Zoroark maîtrisait ses illusions à la perfection. Et elle pourrait s’en servir à tout moment. Même si, quelque part, Mira doutait qu’elle le fasse, car -

"Tu as déjà fait confiance à une personne. Rappelle-toi du résultat."

La Survivaliste interrompit là ses suppositions.

Lorsqu’elle entendit les mots de la Prêtresse, la compréhension qu’il y avait dans sa voix, Mira sursauta, la gorge nouée. Son coeur rata un battement, et elle resta là, figée, incapable de répondre quoi que ce soit. Elle détourna le regard, laissa ses yeux se plonger dans la bataille qui faisait toujours rage autour d’elles.
Et si… Et si elle n’était pas la seule ?

"Impossible. Ce n’est qu’un moyen de te manipuler, rien d’autre. Elle… Elle ne peut pas… Non. Non."

Mais peut-être que -

"Elle. Ment."

Mais pourquoi ? Pourquoi mentir, hein ?

Pourquoi ?

Elle ne trouva pas de réponse à sa question, non, aucune. Elle était si fatiguée de mentir, de s'obliger à se persuader qu'elle devait tuer... Elle n'en pouvait plus. Alors, pour la première fois depuis le départ de son frère, Mira se laissa répondre par autre chose que ses mensonges. Ce ne fut qu’un simple hochement de tête, un regard triste. Rien de plus. Mais, pour une fois... Pour une fois, ce n'était pas un faux semblant.

Lorsque la Zoroark lui dit qu’elle savait quoi faire, la Noctali esquissa un léger sourire, incapable de prononcer le moindre mot. Peut-être qu’elle avait trouvé quelqu’un d’autre qui… Mais elle ne pouvait en être certaine.

Aussi, ses griffes, toujours sorties, restèrent contre la lame de la dague, pendant qu'elle écoutait.

"On ne sait jamais."