Enfin de retour à la maison.

J'étais parti depuis notre bonne vieille capitale, et on m'avait envoyé pour soutenir de mes flammes les gardes des Forges Rubis pour mater la rébellion des traitres à la couronne de Larkos qui demandaient réparation. Comment osaient-ils ? Souiller ainsi de la sorte notre loyauté pour le peuple et notre dévouement pour sa protection. Le peuple avait peur et doutait. Cela ne pouvait durer ainsi. Je devais changer les choses. Pour m'accompagner, on m'avait assigné un Crustabri nommé Sloan, mais il ne fallait pas espérer de longues conversations avec moi en ce temps de crises, mais j'essayerais de faire des efforts.

Nous partîmes donc dès l'aube à dos de Galopa pour moi, et Haydaim pour lui. Nous avions notre chemin prévu parfaitement : nous allons longer la côte, puis la frontière sud des Plaines de Glaces. Tout devrait se dérouler sans encombre. Sauf une variable imprévu : la pluie. Moi et mon Galopa allions être fortement ralenti, mais que cela ne tienne, l'unité du continent n'attend pas le beau temps ! Ainsi, après plusieurs heures sans décrocher un mot, il finit par entamer la conversation.

"Sale temps, pas vrai ?

-Totalement … Si tu savais ce que je donnerais pour un bon verre de whisky au quoi du feu !

-Je suis plutôt bière, mais je comprends parfaitement ton sentiment !"

Un silence. J'entendais la pluie tambouriner contre ma cape de voyage.

"Puis-je permettre une petite question ?

-Mais fais donc.

-D'où viens-tu ?

-Des Forges Rubis. Je rentre chez moi, mais absolument pas pour la meilleure des raisons !

-Boah ,tu sais, après tout, je me demandais si ces gardes sont vraiment en tort.

-Pardon ?"

J'espérais avoir mal entendu. Je ne savais pas ce qu'il lui prenait. On sentait bien qu'il avait la mauvaise habitude d'un Démolisseur de pouvoir tout dire sans que rien ne lui retombe dessus. Je n'avais pas du tout la tournure que prenais ce début de voyage.

"Laisse moi t'expliquer. Ils ont été floué par un Infiltré, ce qui est blâmable, mais à qui la faute ? Ils n'étaient évidemment pas entrainé pour décelé l'Infiltré, comment leur en vouloir ? Ils ont juste été engagé, et espéraient pouvoir faire vivre leur famille avec cet argent. Sauf que de cet argent, ils n'en auront entendu que le nom. Tu imagines ?! Ils ont perdu des mois de travail, comment vont-ils faire maintenant ? Je te le demande. Je pense que si tous les artisans que coin leur donnaient un peu, ils repartiraient sans demander leur reste. Ou alors, ils n'ont qu'à les embaucher. Ou faire autre chose, je sais pas moi, mais qu'ils éprouvent un peu de compassion au lieu de ne penser qu'à leur cul !!"

Son propos tenait la route, c'était indéniable. Mais cela représentait une menace considérable pour l'avenir des régions. N'oublions pas que les Forges Rubis sont des ateliers vitales pour la cohésion du royaume. Personne ne pouvait nier cela.

"Je comprends leur point de vue. Mais ce que je vais essayer de leur faire comprendre, c'est leur appartenance à un tout. Nous ne sommes pas des ermites ni des sauvages. Nous savons comment marche le monde et l'importance de chaque chose. Ces artisans sont essentiels pour la survie de l'empire de Larkos. Une seul faille, et les Corrompus s'y infiltrent, et c'est la fin de tout. Ils doivent comprendre, de gré ou de force, que nous sommes plus fort ensemble, et que chaque Wattouat galeux de ce gigantesque corps qu'est la pokémanité doit disparaître ou retourner à sa place.

-Alors, pour toi, chacun devrait rester à sa place et ne rien changer ?

-C'est à peu près ça., pour l'instant.

-Alors pour toi, le monde tel qu'il est te convient ?"

Une question piège.

"Absolument pas. Ce que je veux essayer de dire, c'est que si les choses doivent changer, car elles devront changer un jour ou l'autre, elles devront changer quand la menace sera passée. Dans le calme et la diplomatie, c'est tout. Il ne faut surtout pas que l'unité du royaume soit menacé par des conflits internes.

-Et si je te disais qu'au contraire, il vaudrait mieux que la société change quand l'ancienne est en crise ?

-Je te répondrais que c'est insensé. Le cataclysme Corrompu ne doit pas être pris à la légère. Regarde l'attaque de Larkos. Regarde les vagues qui nous sont tombées dessous il y a peu. Ose me dire que si nous étions divisé, nous aurions pu résister.

-Mais justement ! Ces vagues sont passées il y peu, nous aurons le temps de faire changer les choses durant cette accalmie, nous le savons tous, et c'est pour ça que les artisans ont peur. Ils ne veulent pas que cela change.

-Tu es entrain de me dire que tu crois que nous serions en sécurité, là, maintenant, alors que j'ai tué un Obscur pas plus tard qu'il y a une semaine ?

-Les obscurs ne sont pas du même ressort, nous pourrons les exterminer facilement, avec quelqu'un comme toi dans nos rangs.

-Vos rangs ?

-Oui. Il ne faut pas croire que je suis le seul illuminé qui pense que le monde doit changer maintenant. Nous nous rejoindrons en temps et en heure. Mais rev

-Discussion close, nous arrivons à notre première étape."

Je soupirais intérieurement. Enfin un village. Cette pluie digne de la Mer Originelle de Kyogre m'avait exténué. Nous nous arrêtâmes à une auberge, mangeâmes bigrement bien, et partir nous coucher sans plus de cérémonie. Mais cette nuit là, je fus long à trouver le sommeil.

Quelque chose comme de l'orgueil s'était réveillé en moi. Les paroles de Sloan avait touché au but, et je repensais aux avantages que la prise du contrôle de la principale ville commerçante pouvait offrir. Nous pourrions faire plier la suprématie de Larkos sur le pokémonde, et enfin organiser des raids contre les Corrompus efficaces, pouvoir enfin changer les choses. Mais non, cela ne conduirait qu'à notre perte, et puis, qu'allions nous faire contre les autres gardes ? Nous ne pouvions pas permettre que Larkos relâche sa vigilance en envoyant des troupes sur les Forges Rubis, et ainsi laisse une brèche dans la défense des frontières. Cela serait suicidaire. Enfin, d'un autre côté, si nous tenions la ville, nous nous ferions écouter par les plus grands, et puis, en prévenant Larkos, nous pourrions lui faire comprendre que nous ne voulons pas la guerre interne, nous voulons seulement que le monde soit plus juste. Je questionnerais Sloan demain à ce sujet.


"Puis-je poser une question ?

-Bien sûr.

-Si vous prenez le contrôle des Forges Rubis, qu'allez vous faire ensuite ?

-Et bien, très simple. Nous allons faire changer les choses.

-Mais plus précisément.

-Nous allons faire payer aux artisans leurs richesses et les donner aux pauvre de ce monde."

Je commençais à comprendre. Ce Sloan n'était rien. Il voulait juste tout casser, et devenir maître des Forges, mais ne pensait absolument pas à changer la société en suivant. Il me décevait.

"Je vois. Et quand allez vous vous regroupez, toi et des amis ?

-Secret, impossible d'en parler.

-Très bien."

Et ainsi se termina notre discussion du deuxième jour de voyage. J'étais perdu. Je vouais une confiance sans faille dans la diplomatie de Larkos, mais depuis le début de ma vie je voulais faire bouger le monde, faire trembler les bases injustes. Mais d'un autre côté, je n'étais pas un chef, je n'étais là que pour faire le sale boulot, mais idées, personne n'en avait rien à carrer. Je ne savais que penser.

Le lendemain, ma décision était prise. Nous allions rencontrer le chef des gardes rebelles pour parler.


Nous arrivâmes par l'entrée principale de la cité, et sans plus de cérémonie, nous nous mîmes à la recherche d'un rebelle, sans succès. Alors Sloan eut une idée. Nous pourrions organiser une estrade et transmettre des paroles révolutionnaires dans l'espoir d'attirer des traitres à Larkos. Sloan ne voulut pas monter sur l'estrade, alors je ce fus moi qui montai.

"Mes amis, mes frères, mes soeurs, je vais être bref. Vous savez parfaitement qui vous êtes. Des artisans, la crème de la crème des artisans, les meilleurs de toute la planète. Un choix se pose maintenant devant vous : voulez vous rester des esclaves à la botte de Larkos ou alors prendre votre envol et devenir les rois du monde ? Il vous suffis de payer simplement les gardes, et ils seront à votre botte, vous n'aurez qu'à vous appuyez sur leur puissance pour tenir entre vos pattes les rênes du monde entier. Combien de vous ont fait de la politique ? Peu. Les protecteurs du continent, eux, savent comment faire. Laissez les en haut d'une tour administrative et futile, et vous, contrôlez le monde par vos œuvres et vos prestations !"

J'espérais avoir été assez clair pour convaincre les artisans, et surtout, que les révolutionnaires qui trainaient par là aurait compris le double sens de mes propos : les gardes en haut de la tour, au sommet de la cité.