Lone effectua les mesures nécessaires, un calepin dans la patte. Il maugréait régulièrement des chiffres et des opérations mathématiques, dessinait quelques croquis à la va-vite, fouillait dans ses tiroirs, comparait et soupesait des bouts de bois et de métal. Il finit par connaître l'anatomie de son client sans doutes mieux que son client lui-même et éliminait mentalement d'emblée certaines structures d'armes et certains matériaux.
Il acheva ces dix bonnes minutes de recherches par un implacable : "Mouais."
Puis il sortit un carnet à dessin dont ou pouvait voir dépasser des feuillets montrant l'intérieur d'un Bulbizarre, le dessin d'une tentacule et diverses empreintes de patte. Lone attrapa sur une étagère quelques crayons ; des tiges fines de charbon de bois engoncés dans un réceptacle en cuivre.
"Asseyez vous et mettez votre main bien à plat, paume vers l'extérieur, sur cette table s'il vous plaît."
Lone ne dessinait pas vraiment la main, il étudiait plutôt sa structure et ses articulations en partant du poignet. Il demanda à son client à plusieurs reprises de plier tel ou tel doigt, de bouger sa main dans un sens ou dans l'autre tout en mâchonnant le bout d'un crayon. Celui-ci était d'ailleurs le seul à ne jamais être utilisé et semblait servir à faire travailler les dents de son propriétaire uniquement. En une demi-heure c'était plié, le forgeron avait réalisé plusieurs schémas des dimensions, articulations et mesures de la main.
"Bon, très bien. Si vous avez encore, disons, deux heures devant vous on peut aller tester les armes que j'ai en réserve.