Encore de retour dans cette bonne vieille capitale, c'était pas trop tôt, tout ce boulot m'avait donné soif.

J'en tremblais encore. On m'avait mandaté pour aller voir l'état d'un village des derniers frontalier des Terre Corrompus, et Arceus sait que ce ne fut pas beau à voir. Leur proximité les avait longuement travaillé, et cet avant-poste pour survivaliste était devenu un repaire d'hérétique. Les habitants avaient abandonné Arceus, n'aillaient plus à la messe, et semblait vouer un culte à un autre être étrange, sombre et désespérément mauvais, cela se voyait aux nombreuses scarifications qu'ils s'effectuaient pour se « purifier ». Enfin moi, les religions alternatives, tant que des effets ne sont pas montré, ça ne m'intéresse pas vraiment. Vous allez sûrement me juger terre-à-terre, mais c'est faux, je crois en Arceus et en sa foi, mais parce qu'il m’empêche de finir comme ces frappadingues d'obscurs. Mais je digresse. Je m'approchais donc tranquillement, sans pression, dans ce village paisible et champêtre, quoiqu'avec la fâcheuse tendance de couvrir de noir les statues que notre vénéré dieu avait joyeusement imposé aux habitants. Pardon, pardon, j'arrête de critiquer, promis, ça ne m'attirera que des ennuis, mais j'ai si soif !

Donc finalement, je m'étais approché, et voyant que ça n'allait pas totalement bien dans ce village, j'ai entrepris une petite enquête pour connaître en fait leur religion (mais ça, ça n'est pas sur les rapports officiels, alors motus et bouche cousu), mais personne n'a voulu me l'expliquer. Tant pis, ils se débrouilleront par eux même pour transmettre leur bonne parole et se souvenir des détails, parce que j'ai commencé à faire flamber leur baraque moi. Une par une, sans hésitation, avec un petit sourire de « tant pis, c'était assez joli quand même ». J'ai ensuite contenu les habitants terrifiés, ce que je peux comprendre, et ai envoyé un Poichigeon aller demander du renfort pour rapatrier tous ces impies, lui promettant que si il ne le faisait pas, sa famille risquait de rejoindre le paradis des flammes. Mais finalement, c'est quand ils s'approchent de la mort qu'ils ouvrent plus facilement la bouche : lorsque je leur annonçais qu'ils allaient sûrement comparaitre devant la Cour de Dieu, ils blêmirent et me demandèrent de les achever maintenant. Ils avaient été contaminé jusqu'à la moelle, leur yeux se ternissaient au fur et à mesure que je leur énonçais leur avenir prochain dans les geôles de Larkos, et la tension montait. Le Poichigeon revint juste à ce moment là avec une dizaine de garde de la zone, et ils s'occupèrent de régler le problème des habitants.

Et donc me voici, de retour dans la rue des brasseries de Larkos. Je respirais à plein poumon les douces odeurs du houblon, de la canne à sucre et des baies fermentés qui volaient joyeusement dans l'allée, mettant l'eau à la bouche de tous les ivrognes du coin. Je me dirigeais vers mon enseigne préféré, Le Caratroc Noir, un petit bijou parmi les bijoux, et avec un rhum des plus divin. J'entrais donc, et me cherchais une table de libre ou une place au bar, en oubliant comme un idiot de libérer le passage.